J'ai participé mercredi soir au conseil départemental du MoDem des Hauts-de-Seine. Réunis officiellement pour la 1ère fois, les élus représentant les militants du 92 se sont retrouvés au siège du Mouvement Démocrate à Paris.
Après un tour d'horizon de l'actualité brossé avec passion et talent par notre Sénateur Denis Badré, nous avions à désigner les membres du bureau du MoDem 92.
Notre président, Antoine Dupin, a fait le choix d'un bureau très large : 75 personnes au total ! Nous découvrons la liste et apprenons que celle-ci n'a pas été composée dans le consensus. La décision a été prise par la "majorité" de la présidence collégiale, indique Antoine Dupin.
Chaque section, explique le président, a désigné 2 représentants. Mais nous constatons que certaines sections ont plus de représentants (3 ou 4) et d'autres moins. Antoine Dupin indique également qu'il a rejeté, de manière autoritaire, un nom dans une section du sud du département. Et un autre nom a été ajouté tout aussi autoritaitement dans une section du nord. On constate aussi que certaines personnalités du Mouvement, qui étaient candidates, ont été écartées. Pierre Creuzet, vice-président, s'en émeut.
Comme plusieurs autres conseillers, j'interviens pour m'étonner de l'importance numérique de ce bureau et sur son mode de désignation principalement géographique. Ce choix ne correspond pas à l'idée que je me fais d'un exécutif départemental efficace. Il aurait fallu une équipe plus resserrée et composée en fonction de compétences.
Antoine Dupin nous explique qu'il fait un pari sur l'avenir. Puis, il met aux voix. C'est alors qu'un conseiller demande s'il est nécessaire de voter ! Le président s''excuse en expliquant que c'est une obligation statutaire. Il demande ensuite si quelqu'un souhaite un vote à bulletin secret. Comme c'est d'usage lorsqu'il s'agit de désigner des personnes et comme la composition de ce bureau n'a pas été faite dans le consensus, je le demande. Mais Antoine Dupin refuse aussitôt en demandant à l'assemblée de le soutenir. Je demande une suspension de séance qu'il me refuse également. Le tout se fait sous les huées d'une (petite) partie de l'assemblée, qui tente de couvrir ma voix. Je ne m'attendais pas à un tel comportement de la part de militants du MoDem.
Finalement, plus de 110 élus votent pour, mais une soixantaine votent contre ou s'abstiennent. Le vote a main levée semble n'être qu'une formalité pour Antoine Dupin et la majorité : le décompte se fait en effet dans l'approximation.
Encore un rendez-vous raté. La désignation du bureau départemental aurait du être l'occasion pour la présidence d'obtenir un vote unanime. Puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de travailler tous ensemble ! La majorité ne peut pas être satisfaite d'une élection contre laquelle une soixantaine d'élus départementaux -soit plus du tiers des présents- ont exprimé un refus ou une abstention.
Dans une assemblée démocratique, c'est à la majorité que revient le rôle de rassembler. La minorité -elle- doit se mettre au service du collectif. Mais si cette offre de service est rejetée par la majorité, si la minorité est déconsidérée, alors celle-ci en est réduite à s'opposer. Ce n'est évidement pas comme cela que le MoDem des Hauts-de-Seine peut avancer.
J'appelle donc la majorité départementale à changer de comportement, en respectant les voix minoritaires et en cherchant à rassembler TOUS les militants. Car nous aurons besoin de tout le monde pour gagner !
Enfin, j'espère n'être plus hué lorsque j'interviendrais à l'avenir devant le conseil départemental du Mouvement Démocrate des Hauts-de-Seine. J'ai eu l'impression un moment de me retrouver devant le conseil municipal de Puteaux. Sensation très désagréable, non pas pour moi, mais par rapport à la haute estime que j'ai pour mon parti et pour ses valeurs.
Christophe Grébert
Conseiller municipal MoDem de Puteaux
Elu du conseil départemental du MoDem des Hauts-de-Seine