L'affaire des aspirateurs distribués par le maire de Puteaux a fait polémique : est-ce une opération clientéliste ou une action de solidarité bienvenue ? Un journaliste - venu hier à Puteaux - m'a posé la question suivante : "Mais si vous étiez maire, vous aussi vous feriez des cadeaux ?". Ma réponse est claire : non, je ne ferais pas de "cadeaux".
Recevoir un cadeau, cela fait toujours plaisir. Et c’est bien le but recherché par le maire de Puteaux : faire plaisir à ses électeurs pour qu'ils se sentent ses obligés. Mais, on ne fait pas de l'action sociale juste pour faire plaisir aux personnes. On mène une "politique sociale" pour assurer la solidarité selon des critères et des objectifs fixés par la collectivité qui décide de prélever des impôts en conséquence pour les atteindre.
Notre programme "Puteaux pour vous" donne des réponses à ce principe de solidarité. Je vous invite à lire ce que nous proposons pour les Putéoliens.
Si des personnes âgées n’ont pas les moyens d'acheter un aspirateur ou tout autre objet d'électroménager indispensable, le centre d'action sociale de la commune (CCAS) pourrait décider effectivement de le leur fournir.
En revanche, distribuer plusieurs milliers aspirateurs sans aucun autre critère que l’inscription au CCAS, c’est du gaspillage : une majorité de seniors est déjà équipé et nombre d'aspirateurs ne seront pas utilisés ou seront donnés, voire revendus.
Les 220.000 euros dépensés pour cette opération clientéliste auraient pu être plus efficacement utilisés pour aider - de manière ciblée - les personnes âgée, handicapés ou fragiles vraiment dans le besoin.
Si j’étais maire de Puteaux, je ne ferais donc pas de "cadeaux". En revanche, je m’assurerais que les Putéoliens bénéficient de la solidarité de la collectivité. Ce sera moins « visible" et spectaculaire. Cela ne fera pas ma « publicité », mais je suis certain que les Putéoliens vivraient beaucoup mieux qu’aujourd’hui, sans avoir l’impression de m’être redevable de quoi que ce soit.
Faire de la politique, ce n’est pas transformer les citoyens en "consommateurs" et finalement en "clients". C’est de se mettre au service des gens. C’est comme cela que je vois les choses, parce que mes références, c’est Pierre Mendès France ou Charles de Gaulle … Des hommes politiques qui avaient le sens de l'intérêt général et une éthique.
Christophe Grébert