Suite aux graves incidents survenus vendredi 16 décembre 2011 lors du conseil municipal de Puteaux, j'adresse ce jour le courrier suivant au préfet des Hauts-de-Seine :
Monsieur le Préfet,
Je vous demande de bien vouloir intervenir auprès du député-maire de Puteaux, Madame Joëlle Ceccaldi-Raynaud, afin de lui rappeler les règles de bon comportement qui s’appliquent en démocratie.
En effet, la séance du conseil municipal de Puteaux du vendredi 16 décembre 2011, placée sous sa présidence, a été une nouvelle fois marquée par de graves incidents.
Ceux-ci ont été rapportés dans la Presse : vous trouverez en pièces jointes les 2 articles publiés dans Le Parisien des Hauts-de-Seine, samedi 17 et lundi 19 décembre 2011.
Plusieurs élus ont aussi publié des notes édifiantes sur leurs blogs :
- Nadine Jeanne, conseillère PS,
- Sylvie Cancelloni, conseillère d’opposition.
Premièrement - Cette séance s’est déroulée dans un brouhaha constant. L’article 9 du règlement intérieur prévoit pourtant que « pendant tout le cours de la séance, le public doit garder le silence. Toutes remarques d’approbation ou d’improbation sont interdites ». L’article 10 précisant que « le maire fait observer le présent règlement ». Ces 2 articles ne sont pas respectés : le public présent dans la tribune, comme on peut le constater dans les vidéos de la séance diffusées sur internet, s’exprime bruyamment, huant systématiquement les interventions des membres de l’opposition et applaudissant celles du maire.
Je note que la tribune du public était déjà remplie bien avant le début de la séance. Les personnes présentes étaient arrivées en groupe et se connaissaient. Il est clair que cette tribune avait été « faite » par (et pour) le maire. A aucun moment, et malgré mon rappel au règlement, Madame Joëlle Ceccaldi-Raynaud n’a demandé au public de garder le silence.
Deuxièmement – Les élus de l’opposition sont dans l’impossibilité de pouvoir s’exprimer normalement. Le maire ne nous accorde la parole qu’après plusieurs demandes répétées, faisant semblant de ne pas nous voir ou nous entendre. Le niveau sonore des micros des élus de l’opposition est nettement plus faible que celui du maire, comme le démontre la vidéo que nous avons réalisée depuis la tribune du public. Quand le micro est enfin ouvert, le maire reprend rapidement et systématiquement la parole, avant de nous retirer le micro sans avertissement. A titre personnel, je n’ai jamais pu vendredi aller jusqu’au bout de mon propos.
Notre parole est recouverte à la fois par le maire, par le public et par les manifestations bruyantes des élus de la majorité.
Troisièmement – Lors de la séance, le maire a fait appeler la police municipale pour faire sortir mon collègue Bruno Lelièvre, conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts. Celui-ci avait simplement posé sur son bureau un appareil photo numérique. Ce simple geste a provoqué la véritable fureur du maire et d’une partie des élus de la majorité. Nous nous sommes retrouvés, mon collègue Vert et moi-même, encerclés par des élus de la majorité insultants et menaçants physiquement. L’un d’eux m’a menacé d’un « coup de poing dans la gueule ». Le même a essayé d’arracher l’appareil photo de la main de mon collègue Vert. D’autres ont voulu prendre les affaires déposées sur notre bureau. J’ai demandé en vain au maire d’ordonner à ses élus de regagner leurs bureaux. L’incident a duré plusieurs minutes, le maire faisant semblant, cette fois, de ne rien voir.
Tous ces faits ont été enregistrés par la caméra de la ville de Puteaux qui est installée à l’intérieur de la salle du conseil. Je demande que cet enregistrement soit produit, dans son intégralité, sur le site municipal.
Je vous prie Monsieur le Préfet de prendre toutes les mesures en votre pouvoir, afin, encore une fois, que les règles républicaines soient appliquées à Puteaux. Il me semble évident que ces incidents, dans un contexte d’affaires qui se multiplient dans notre ville, ne peuvent s’arrêter sans un rappel fort des autorités. Sans intervention de votre part, ils ne pourront que s’amplifier, jusqu’à, je le crains, dégénérer vers des faits plus sérieux. Je le dis sans détour : je ne me sens pas en sécurité lorsque je me rends au conseil municipal de Puteaux.
Très respectueusement,
Christophe Grébert
Conseiller municipal de Puteaux
Conseil municipal de Puteaux : sans micro... par grebert