Voici le texte de mon intervention sur les orientations budgétaires 2017 devant le conseil municipal de Puteaux du mercredi 8 mars 2017 :
La préparation et le vote du budget communal constituent la principale responsabilité de l’assemblée municipale.
Le mois prochain, nous serons appelés, chacun individuellement, à voter pour ou contre, ou à nous abstenir sur le budget 2017 de la ville de Puteaux. Il aura été préparé par l’exécutif municipal (le maire et ses adjoints, avec l’administration) selon des objectifs liés au programme de la majorité et à la conjoncture.
Dans toutes les communes de France, en tout cas dans la plupart, dans celles qui ont adopté un fonctionnement digne d’être qualifié de démocratique, le vote du budget municipal aura été précédé de débats, de concertations, avec les élus y compris de l’opposition, parfois aussi avec la population dans son ensemble. Les communes disposent pour cela de différents outils : la plupart des villes ont par exemple une commission des finances à laquelle participe l’opposition.
A Puteaux, rien de tout cela. Il n’y a aucune concertation, ni avec les élus, encore moins avec ceux de l’opposition, ni avec les habitants. Nous sommes chaque année mis devant le fait accompli de décisions prises, j’imagine, par quelques personnes, 2 ou 3, sur 45.000.
Ce n’est pas comme cela qu’on gère démocratiquement une commune.
Le résultat de cette absence de concertation, c’est une utilisation de l’argent public évidemment peu efficace, une politique clientéliste et un programme de constructions mégalo qui engendre des coûts énormes.
Si on additionne ce que coûtent les cadeaux, les fêtes, les “frais de bouche” du maire, les moyens alloués à son cabinet, les voyages des élus… on arrive à une dizaine de millions d’euros dépensés - sinon gaspillées - chaque année, pour des actions qui n’ont d’autre but que de conforter la position électoraliste du maire. Ce volet “clientélisme” représente plus 6% du budget de fonctionnement de la commune. Cela absorbe la taxe d’habitation payée par les Putéoliens.
Ces 13 dernières années, ce qui a aussi caractérisé l’action du maire de Puteaux, ce qui marquera son mandat, c’est une sortie de folie des grandeurs, avec la construction des “palais” : le palais des sports, le palais de la culture le palais de la médiathèque, le palais du conservatoire. Tous des bâtiments énormes, en surcapacité, chers à entretenir et à faire fonctionner. Et je ne parle pas des nombreuses malfaçons qui font par exemple que la terrasse et la passerelle du conservatoire sont inaccessibles au public.
Chaque année, ce sont là 20 millions d’euros engloutis pour le fonctionnement/l’entretien de ces palais ceccaldistes. Un somme considérable qui pèse sur le budget municipal. Nous en sommes à 3 fois la taxe d’habitation !
10 millions + 20 millions = 30 millions d’euros gaspillés chaque année du fait de la politique clientéliste et dépensière de Joëlle Ceccaldi-Raynaud. C’est de l’argent perdu.
Cela représente 600 euros par habitant ou 1.200 euros par foyer fiscal.
Si votre politique clientéliste pourra être annulée rapidement, ce qui nous permettra de dégager plusieurs millions d’euros, le coût des “palais” restera une charge de plus en plus importante pour la collectivité. La solution à cette problématique passe certainement par une mutualisation des moyens avec les communes de notre territoire. Mais cela ne suffira pas… Nous avons là un gros problème qui va peser sur notre avenir.
Nous devons donc dès maintenant corriger ce qui ne va pas et nous redonner des priorités.
J’en vois 3 : l’éducation et la culture pour nos enfants, l’environnement et la transition énergétique, et enfin la solidarité et la justice dans l’attribution des aides communales.
> L’Education et Culture : Nous devons donner toutes les chances possibles aux enfants. Pas en leur donnant des cadeaux ou en mettant des gadgets dans les salles d’école. Mais en préparant leur avenir. En faire des citoyens instruits et ouvert sur les idées et le monde. Notre proposition de développer la culture dans les écoles va dans ce sens.
> Environnement : Nous devons arrêter de gaspiller. Notre ville dépense sans compter, en eau, en électricité, en objets non recyclables de toutes sortes.
Chaque investissement que nous faisons doit être pensé en considérant la transition énergétique en cours. Quand je parle développement du solaire et de l’éolien dans cette assemblée, les élus de la majorité rigolent. Ils devraient avoir honte de leur comportement.
La ville va installer de la géothermie domestique et une couverture thermique pour la piscine de l’île de Puteaux. Mais que n’a-t-elle pas fait tout cela lors de la construction de cette piscine qui n’a que quelques années ?
La ville prévoit une rivière enchantée pour la ZAC des Bergères, que vous qualifiez injustement d’Eco-Quartier, ne vous moquez-vous pas du monde et surtout de la planète ?
> Solidarité : Nous devons faire de Puteaux une ville où il fait effectivement bon vivre, quelle que soit votre opinion politique et vos moyens financiers.
Nous devons assurer la justice dans l’attribution des aides communales, et en particulier dans l’attribution des logements sociaux. Nous savons que ce n’est pas le cas. L’office HLM de Puteaux a été condamné à 1 million d’euros d’amende pour n’avoir pas respecté les règles de fonctionnement d’un bailleur social. 80% des occupants des HLM de Puteaux ne sont pas éligibles aux aides au logement. Ce qui devrait interroger tout le monde.
La commune verse chaque année plusieurs millions d’euros d’argent public aux HLM de Puteaux. Ce sont les impôts de l’ensemble des Putéoliens. Nous ne payons par cet argent au fisc pour permettre à quelques riches amis du maire de s’enrichir un peu plus encore, en payant des loyers 3 ou 4 fois inférieurs aux prix du marché !
La Solidarité doit d'abord aller aux plus fragiles, à ceux qui en ont un besoin absolu. Par exemples aux femmes victimes de violences et aux mères célibataires. C’est à elles que des logements HLM devraient être attribués en priorité.
Imaginez tout ce qu’on pourrait faire pour ces femmes, pour les pauvres, pour l’éducation des enfants, et pour notre environnement et la qualité de vie dans notre ville avec les 10 millions d’euros par an gaspillés dans le clientélisme et les 20 millions d’euros gaspillés dans des palais inutilement grandioses ?
Nous invitons chaque Putéolien à réfléchir à cette réalité des chiffres.